Gabon
La « vaste » opération de lutte contre la fraude en cours devrait officiellement aider à améliorer les recettes douanières au Gabon.
Baptisée “Aigle-Douane”, l’opération a pour objectif “d’optimiser les recettes douanières et de protéger les consommateurs des produits et trafics illicites en tous genres”, selon un communiqué des Douanes gabonaises daté de mercredi.
Optimiser les recetttes douanières dans le dessein de corriger un contexte pas trop reluisant. « On est parti de constats, comme la baisse des recettes douanières ou l’augmentation (de la présence dans le pays) de marchandises prohibées », a déclaré le 09 novembre, le porte-parole de la présidence, Ike Ngouoni Aila Oyouomi, lors d’une conférence de presse. Il faut donc « renforcer le contrôle des biens et des personnes aux frontières », a-t-il ajouté.
Et pas question de tergiverser avec de simples mots, les autorités gabonaises n’ont pas tardé à agir. « Le coup d’envoi de cette campagne a été supervisé par le directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, preuve de l’importance qu’accorde à celle-ci le numéro un gabonais », a commenté dans son édition de jeudi le quotidien pro-gouvernemental L’Union.
Lancée officiellement mercredi dans port d’Owendo, principale voie d’entrée maritime du pays en périphérie sud de Libreville, cette “opération coup de poing” devrait s‘étendre dès les prochains jours à l’ensemble du territoire, dans les différents postes frontaliers du pays, les marchés, les surfaces commerciales, les entreprises et concernera également les véhicules à immatriculation temporaire, toujours selon l’Union, qui cite le directeur général des Douanes, Raymond Okongo.
Ce n’est pourtant pas la première initiative du genre. En mars, dans le cadre d’une opération anticorruption, le directeur général des Douanes de l‘époque, Alain Ndjoubi Ossamy, avait été inculpé et incarcéré pour “détournement de deniers publics et faux en écriture”. Et même du vivant d’Omar Bongo Ondimba quand trois anciens hauts responsables des douanes avaient été écroués pour corruption en 2004. « Il y a urgence à agir, chacun devrait se féliciter de cette opération », a ajouté jeudi le porte-parole de la présidence.
Mais, l’opération pourrait se heurter à bien d’obstacles, notamment le principe de la libre-circulation dans la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) que le pays a acté en fin octobre dernier. Un accord qui suscite déjà de “vraies craintes”, selon l’expression de Ike Ngouoni Aila Oyouomi.
Le porte-parole du gouvernement gabonais avait déclaré à cet occasion qu’il y avait des “vraies craintes” vis-à-vis de cet accord, notamment sécuritaires et économiques.
La libre circulation des personnes et des biens est une question majeure en Afrique, à la fois politique et économique, ceci alors que le commerce intra-africain reste encore peu développé.
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